Forces

Airbus se félicite du succès des derniers essais de l’A400M en matière de lutte contre les incendies – Zone Militaire

Quand, en juillet 2022, Airbus évoqua des essais encourageants d’un module amovible dédié à la lutte contre incendies et installé à bord d’un A400M « Atlas », la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises [DGSCGC] se montra sceptique, même si utiliser un avion de transport contre les feux de forêt n’avait rien d’inédit, la chose étant courante aux États-Unis, où des C-130 Hercules, dotés du système MAFFS [Modular Airborne FireFighting System], sont affectés à cette tâche.

Cette réserve de la DGSCGC à l’égard de cette solution présentée par Airbus était motivée par plusieurs raisons, dont l’impossibilité pour l’A400M d’écoper en mer et / ou de faire le plein près des étendues d’eau et des doutes sur la capacité de cet appareil à éteindre un incendie grâce à l’effet de souffle de l’eau.

Pour rappel, les essais menés par Airbus, avec l’appui du 43ème escadron de l’Ejército del Aire y del Espacio, avaient consisté à larguer 20 tonnes d’eau en moins de dix secondes, à l’altitude de 150 pieds [45 mètres] et à la vitesse de 125 nœuds [230 km/h]. Et cela grâce à un module de type RORO [roll-on/roll-off] n’exigeant aucune modification de l’A400M.

D’autres ont par la suite été effectués en Espagne. En décembre dernier, Airbus fit savoir qu’un A400M équipé de ce module anti-incendie avait réalisé 9 largages « délivrant chacun 20 tonnes de retardateur et créant des lignes hautement concentrées sur 430 mètres de long ». Il s’agissait alors « d’améliorer les performances du kit et de valider son efficacité pour les opérations de lutte indirecte contre les incendies », avait expliqué l’industriel.

Finalement, la DGSCGC a fini par se faire convaincre. En mars, elle a signé une lettre d’intention avec Airbus en vue de réaliser une campagne d’essais en France. Celle-ci vient d’avoir lieu, depuis la base de Nîmes-Garons [Gard]. Et, là encore, elle a été couronnée de succès.

« L’objectif de cette campagne d’essais était de réaliser une évaluation indépendante de l’efficacité du kit de lutte contre les incendies de l’A400M. Elle a été menée par le Centre d’Essais et de Recherche [CEREN] de l’Entente-Valabre, établissement public français habilité et agréé par le ministère de l’Intérieur pour évaluer les matériels et équipements de lutte contre les incendies de forêt », a en effet expliqué Airbus, via un communiqué publié ce 26 juin.

Lors de ces essais, réalisés en avril dernier, un A400M a effectué plusieurs largages de produit retardant « au-dessus d’une zone cible de l’aéroport de Nîmes-Garons ».

« Le CEREN a réalisé des tests de type ‘grille de coupelles’ afin d’évaluer avec précision l’efficacité de la répartition et de la concentration du retardant au sol. Au cours des largages, l’avion a fait des passages à des altitudes inférieures à moins de 98 pieds [30 mètres] et à des vitesses d’environ 125 nœuds [230 km/h] », a précisé Airbus, pour qui son module Ro-Ro de lutte contre les incendies a démontré sa capacité à offrir « des avantages opérationnels uniques au monde ».

Pour Jo Müller, le responsable de la communication chez Airbus Defence and Space, ces essais réalisés à Nîmes constituent « une étape importante » et « démontrent l’exceptionnelle polyvalence de
l’A400M » qui, « combinée à la mise en place rapide de ce kit, offre un véritable atout qui vient compléter les autres systèmes et technologies déployés que ce soit au sol, dans le ciel ou dans l’espace ».

Reste à voir si, dans le cadre de la mission intérieure annuelle Héphaïstos, l’armée de l’Air & de l’Espace engagera, à l’avenir, ses A400M pour éventuellement fournir une aide à la Sécurité civile, laquelle dispose d’une flotte de bombardiers d’eau basés à Nîmes-Garons, composée notamment de douze Canadair CL-415 [avec une capacité d’emport de 6 000 litres d’eau ou de produit retardant] et de huit Dash 8 [10 000 litres].



Auteur : Laurent Lagneau

Aller à la source

Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

Cédric has 6896 posts and counting. See all posts by Cédric