A Gaza, 31 morts dans deux frappes sur une école abritant des personnes déplacées
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Le Nouvel Obs avec AFP
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De la fumée causée par un bombardement israélien sur la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave palestinienne, le 6 mai 2025. CHINE NOUVELLE/SIPA
La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé ce mercredi 7 mai neuf morts dans une deuxième frappe israélienne contre une école abritant des personnes déplacées dans le centre du territoire palestinien.
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Mardi soir, toujours selon la Défense civile, une première frappe contre cette école dans le camp de réfugiés de Bureij avait fait 22 morts. « Le nombre de [morts] est monté à 22 et il y a des dizaines de blessés dans la frappe israélienne sur une école abritant des personnes déplacées dans le camp de Bureij », avait alors déclaré à l’Agence France-Presse Ahmad Radwan, un responsable de cette organisation de secouristes.
L’armée israélienne a indiqué avoir ciblé « un centre de commandement et de contrôle » du Hamas.
Des négociations n’ont plus « aucun sens »
Lundi, le gouvernement de l’Etat hébreu a annoncé une nouvelle campagne militaire qui prévoit la « conquête » de la bande de Gaza et un déplacement massif de sa population à l’intérieur du territoire.
« Gaza sera totalement détruite », a affirmé mardi Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances d’extrême droite, interrogé sur sa vision de l’après-guerre à Gaza. Après avoir été déplacée vers le sud du territoire, la population gazaouie commencera à « partir en grand nombre vers des pays tiers », a-t-il assuré lors d’un colloque dans la colonie israélienne d’Ofra, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
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L’armée israélienne a aussi lancé un appel à des dizaines de milliers de réservistes pour une expansion de son offensive à Gaza. Mais un haut responsable sécuritaire a affirmé lundi qu’il restait une « fenêtre » de négociations en vue de la libération des otages jusqu’à la fin de la visite du président américain Donald Trump au Moyen-Orient, prévue du 13 au 16 mai.
De son côté, le Hamas a estimé mardi que des négociations pour une trêve avec Israël n’avaient plus « aucun sens » au lendemain de l’annonce par l’Etat hébreu de sa nouvelle campagne militaire. « Il n’y a aucun sens à engager des négociations ni à examiner de nouvelles propositions de cessez-le-feu tant que se poursuivent la guerre de la faim et la guerre d’extermination à Gaza », a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien.
Situation « intenable »
Israël interdit depuis le 2 mars l’entrée de toute aide humanitaire dans l’enclave. L’ONU a accusé l’Etat hébreu d’utiliser l’aide humanitaire comme « arme » de guerre, en envoyant « des bombes » plutôt que de l’eau et de la nourriture à la population palestinienne.
La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas, elle, a jugé mardi « intenable » la situation à Gaza. « L’aide humanitaire doit reprendre immédiatement et ne doit jamais être politisée », a-t-elle écrit sur le réseau X, en rapportant un entretien téléphonique avec le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar. Ce dernier a plus tôt accusé le Hamas « d’utiliser l’aide humanitaire entrée dans Gaza pour alimenter sa machine de guerre ».
En dix-neuf mois, l’offensive israélienne a fait au moins 52 615 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Depuis le début de la guerre, plusieurs séries de tractations difficiles entre le Hamas et Israël ont permis deux trêves – l’une d’une semaine en novembre 2023 et l’autre de deux mois début 2025 – au cours desquelles des otages retenus dans l’enclave palestinienne et des prisonniers palestiniens détenus par Israël ont été libérés.
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