À Djibouti, l’armée de Terre remplace ses hélicoptères Puma par quatre hélicoptères NH-90 Caïman – Zone Militaire
Ces derniers jours, le Parlement examine l’accord signé en juillet 2024 afin de prolonger et de « rénover » le Traité de coopération en matière de défense [TCMD] liant la France à Djibouti. Valable pendant vingt ans, ce texte maintient la clause de sécurité, non automatique, et détaille, dans son article 4, les engagements de Paris sur la plan militaire à l’égard de ce pays stratégique au regard de sa situation géographique.
« La Partie française participe avec la Partie djiboutienne à la police de l’espace aérien djiboutien et à la coordination du trafic aérien militaire selon des modalités précisées par voie d’accords ou d’arrangements particuliers », stipule cet accord, dont l’article 9 prévoit la mise en place d’un nouveau dispositif d’alerte permanent afin de contrer les éventuelles menaces contre Djibouti.
Le TCMD vise aussi à faire en sorte que Djibouti puisse servir de point d’appui pour les forces françaises susceptibles d’être « projetées » vers la région de l’Indopacifique ainsi que pour les opérations menées en mer Rouge, voire dans l’océan Indien, notamment pour protéger le trafic maritime.
Le caractère stratégique de Djibouti fait que d’autres pays, comme la Chine, les États-Unis et le Japon, y sont présents militairement. Cette « concurrence » a conduit à revoir à la hausse la contribution financière de la France pour y maintenir ses forces, celle-ci devant passer de 30 millions à 85 millions d’euros par an.
Ces dispositions supposent que la France maintienne des capacités militaires relativement importantes à Djibouti. Ayant été fortement réduites en 2011, celles-ci reposent actuellement sur le 5e Régiment interarmes d’outre-mer [5e RIAOM], un détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre [DETALAT], la base aérienne 188 « colonel Massart », laquelle abrite notamment 4 Mirage 2000-5, une base navale et le Centre d’entraînement au combat et d’aguerrissement au désert de Djibouti [CECAD].
Plus encore, les moyens mis en œuvre par les Forces françaises stationnées à Djibouti [FFDj] doivent progressivement être modernisés. Ainsi, les AMX-10RC et autres VAB céderont la place aux engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar et aux véhicules blindés multirôles [VBMR]. L’arrivée du Rafale n’est qu’une question de temps, le Mirage 2000-5 devant être bientôt retiré du service.
Ce renouvellement capacitaire vient d’être amorcé avec l’arrivée à Djibouti de deux premiers hélicoptères NH-90 Caïman TTH de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], afin de remplacer les quatre vénérables Puma du DETALAT.
« Le 1er juin 2025 marque un tournant historique dans le ciel djiboutien : après plus de trois décennies de service fidèle, les hélicoptères Puma du détachement ALAT des forces françaises à Djibouti [5e RIAOM/DETALAT] cèdent la place à une nouvelle génération : les Caïman », a en effet annoncé l’ALAT, via les réseaux sociaux, le 3 juin. « Ces appareils de dernière génération ont été acheminés depuis la métropole à bord d’avions-cargo ukrainiens Antonov AN-124 », a-t-elle précisé.
Au total, quatre NH-90 Caïman TTH seront affectés au DETALAT de Djibouti, deux autres devant arriver en août prochain. Ces appareils proviennent des 1er et 3e Régiments d’hélicoptères de combat [RHC] de Phalsbourg et d’Étain.
« Désormais basés à Djibouti, les nouveaux hélicoptères assureront le soutien des forces françaises prépositionnées en Afrique, avec plus de puissance, de mobilité et de modernité », a souligné l’ALAT. « Le Puma rentre à la base, pour qu’aujourd’hui le Caïman prenne son envol dans le ciel de Djibouti », a-t-elle conclu.
Par ailleurs, les trois autres SA330 Puma mis en œuvre par l’Escadron de transport d’outre-mer 88 « Larzac » depuis la BA 188 seront aussi prochainement remplacés, mais par deux Caracal EC725 AP « OLA » de l’armée de l’Air & de l’Espace.
Photo : ALAT
Auteur : Laurent Lagneau
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