Vie Militaire & Défense

8 mai 1945 : la seconde capitulation de l’Allemagne nazie

8 mai 1945 : la seconde capitulation de l’Allemagne nazie
DICoD Franck C…
mer 07/05/2025 – 17:09

La reddition sans conditions de l’Allemagne nazie est d’abord actée le 7 mai 1945 à Reims. Une seconde capitulation sera signée le lendemain, à la demande de Staline, au quartier général soviétique, à Berlin. A ce jour, le 8 mai reste la date la plus connue par l’opinion publique, celle qui a apporté la paix en Europe.

Double signature pour une défaite. Rappelons-nous : le 7 mai 1945, vers 2h30 du matin, une poignée de militaires changeaient la face de l’Europe, en signant la reddition sans conditions de l’Allemagne nazie. Il s’agissait des généraux Bedell-Smith, Sousloparov et Jodl. Le général Juin aurait dû représenter la France. Mais, ce jour-là, il se trouvait à San Francisco, dans le cadre de la conférence qui donnera naissance à l’ONU… In extremis, son second, le général Sevez, était inclus dans le processus, en qualité de témoin, ce qui plaçait finalement la France dans le camp des vainqueurs. Mais Joseph Staline n’était pas satisfait de cet acte à Reims, en territoire français. Il en est ainsi des soubresauts de l’Histoire et des rapports de force. Le marathon de la paix en Europe a donc continué le lendemain, soit le 8 mai. 

Une Allemagne nazie totalement désarmée 

Changement de lieu, d’abord : la seconde capitulation a lieu à Berlin, au quartier général soviétique – symbole clair de la montée en puissance de l’URSS. Changement de protagonistes, également : la signature se déroule sous la présidence du maréchal Joukov, pour les Soviétiques. La France est, quant à elle, représentée par le chef de la 1ère armée française : le général de Lattre de Tassigny, héros bien connu de la Seconde Guerre mondiale. Le maréchal Wilhelm Keitel, chef d’état-major de la Wehrmacht, se charge de la signature côté allemand. Le texte est similaire à celui de la veille, mais il ajoute une nouvelle clause : le désarmement complet de l’Allemagne. 

Si la ratification de l’acte de capitulation est effective le 8 mai peu avant minuit, heure d’Europe occidentale, elle n’est enregistrée qu’à 01h01 en Union Soviétique. La victoire de la « Grande Guerre patriotique » se commémore ainsi le 9 mai en Russie.

Le 8 mai : une commémoration clé

Ce jour mythique marque la fin de la guerre en Europe, mais il convient de rappeler qu’elle s’est poursuivie dans le pacifique, jusqu’à la capitulation japonaise après les bombardements nucléaires de Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945.

Depuis, chaque année, le 8 mai, est commémorée la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie. Le rituel veut que le président de la République passe en revue les troupes place de l’Étoile, ravive la flamme du tombeau du Soldat inconnu et dépose une gerbe.

Depuis quand le 8 mai est-il férié ?

Si les Français ne travaillent pas le 8 mai, il n’en a pas toujours été ainsi. En 1946, la commémoration de la victoire à cette date est instaurée par une loi, mais à condition que ce jour-là soit un dimanche. Autrement, la Libération sera célébrée le premier dimanche qui suivra le 8 mai.

Quelques années plus tard, en 1953, le 8 mai est déclaré jour férié à la demande des anciens déportés et résistants. Mais les parlementaires de la Ve République reviennent sur cette décision en 1959, et choisissent le deuxième dimanche de mai. En 1968, on instaure à nouveau le 8 mai comme date de commémoration, mais ce jour reste travaillé.

Sept ans plus tard, en 1975, le président Valéry Giscard d’Estaing décide de supprimer la commémoration officielle de la victoire sur l’Allemagne nazie et de la remplacer par une Journée de l’Europe, afin de marquer la réconciliation franco-allemande.

Ultime changement en 1981 : le 8 mai est finalement déclaré jour férié, en mémoire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de ses combattants.

Auteur : DICoD Franck Christophe

Aller à la source

Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

Cédric has 5875 posts and counting. See all posts by Cédric